Cette période de 116 ans (1337 - 1453) est entrecoupée entre paix et conflits opposants la France et l'Angleterre. Les protagonistes de cette guerre sont la dynastie des Capétiens de la branche des Valois et celle des Plantagenets.

On observes trois causes à l'origine du conflit entre ces deux nations :
_ La moins retenue est celle de la "grande dépression médiévale". En effet, l’Europe du XIVème siècle est en crise. Victime d'une augmentation démographique importante (hausse de la population), d'un refroidissement climatique provoquant de mauvaises récoltes et d'une stagnation économique du fait de l'alourdissement de la pression fiscale seigneuriale, la guerre est le meilleur moyen pour renflouer les caisses de l’état et celles des nobles. En effet, la guerre en est un excellent moyen grâce aux rançons perçues après capture d’un adversaire, au pillage et à l’augmentation des impôts justifiée par la guerre. La noblesse anglaise dont les revenus fonciers sont le plus touchés décide donc d'adopter un comportement belliciste.

_ Il y a également la tension grandissante entre les rois de France et d'Angleterre pour la souveraineté de la Guyenne. En effet, la Guyenne, bien qu'appartenant à Édouard III d'Angleterre, reste une terre française. De ce fait, Édouard III se trouve être le vassal de Philippe VI de France et doit donc reconnaitre la souveraineté du roi de France sur la Guyenne. Cela pose problème car un jugement en Guyenne peut être soumis à la cour de Paris et non à Londres. Philippe VI a donc le pouvoir de révoquer toutes les décisions juridiques prises par le roi d'Angleterre en Aquitaine, ce qui est bien sûr totalement inacceptable pour les Anglais.

_ La dernière raison est celle utilisée officiellement pour légitimé la Guerre de Cent Ans. La question dynastique entre Édouard III et Philippe VI. Pour comprendre ce conflit, il faut remonter à la mort de Louis X le Hutin. Alors que depuis 936 les Capétiens avait toujours eu un fils à qui remettre la couronne, voilà que ce dernier se retrouve sans héritier mâle. De sa première femme, il n'a qu'une fille Jeanne de Navarre. La loi salique interdisant à une femme de détenir une terre ou du pouvoir joue en faveur du frère de Louis X : Philippe V. Malheureusement là encore pas d'héritier mâle et le trône revient donc à son plus jeune frère Charles IV. Ce dernier meurt avant de savoir si sa femme est enceinte d'une fille ou d'un garçon. Finalement c'est une fille qui naît. Le choix de qui ceindra la couronne de France revient aux nobles. C'est à partir de ce moment qu’Édouard III entre entant qu'héritier du trône de part sa mère Isabelle, dernière fille de Philippe le Bel (père des rois précédemment cités.). C'est cependant Philippe VI (neveu de Philippe Le bel et non son petit-fils comme Edouard III), il descend directement de la lignée mâle des Capétiens contrairement à son rival anglais et de plus il est français ! Les pairs de France refusent de donner la couronne à un étranger. Avec bien certaines réticences, Édouard III d’Angleterre prête alors hommage à Philippe VI, étant son vassal au titre de la Guyenne.

Édouard III, ayant prêté hommage et reconnu pour roi Philippe VI de Valois, et ayant dû accepter des concessions en Guyenne, s'attend à ce qu'on lui laisse les mains libres en Écosse. Mais Philippe VI confirme son soutien à David Bruce. Édouard III saisit alors le prétexte de sa légitimité royale pour déclencher la guerre.

Voici ensuite les trois grandes phases de la Guerre de Cent ans. En effet, il ne faut pas croire que durant cette les Anglais et les Français se font la guerre inlassablement. Il y a parfois des moments de paix, bien qu'une certaine haine et également une rancune tenace soit palpable entre les deux royaumes.

1337-1364 ┼ Au début du conflit on observe plusieurs victoires anglaises. Ainsi la noblesse française est discréditée ce qui mène à une première guerre civile. Cependant le Traité de Bretigny (nommé également Traité de Calais) signé en 1360 met fin à la captivité du roi de France Jean le Bon contre une rançon de trois millions d'écus en plus de terres française. Edward III renonce également à certains duchés et à revendiquer la couronne de France. Le Traité sert majoritairement à désamorcer les causes du conflit.

1364-1380 ┼ Charles V entraîne une patiente reconquête du territoire qui se joue essentiellement sur le sentiment d'appartenance nationale. Il laisse les Anglais ravager par des chevauchées les terres françaises tandis que lui-même soulage le peuple en envoyant les Grandes Compagnies combattre en Castille. Charles V évite ainsi les batailles rangées désastreuses et reconquière la plupart de son territoire. Edward III ne contrôle plus que Calais, Cherbourg, Brest, Bordeaux, Bayonne et quelques forteresse du Massif Central en 1375.

1380 – maintenant ┼ La minorité puis ensuite la folie de Charles VI permettent aux grands du royaumes de prendre le pouvoir. La rivalité entre le duc d'Orléans et le duc de Bourgogne mène à la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons en 1407.

→ Bataille d'Arnemuiden : 23 septembre 1338 - bataille navale - victoire française.
→ Bataille de L'Écluse : 24 juin 1340 - bataille navale - victoire anglaise.
→ Bataille de Saint-Omer : 26 juillet 1340 - victoire française.
→ Chevauchée d'Édouard III : 2 juillet 1346 au 12 octobre 1347 - raid anglais - victoire anglaise décisive.
→ Siège de Caen : 26 juillet 1346 - victoire anglaise significative.
→ Bataille de Crécy : 26 août 1346 - victoire anglaise.
→ Siège de Calais : 4 septembre 1346 au 3 août 1347 - victoire anglaise décisive.
→ Bataille de Neville's Cross : 17 octobre 1346 - victoire anglaise décisive.
→ Bataille de Winchelsea : 29 août 1350 - bataille navale - victoire anglaise sans conséquences stratégiques.
→ Chevauchée du Prince noir : 4 août 1356 au 19 septembre 1356 - raid anglais - victoire anglaise décisive.
→ Bataille de Poitiers : 19 septembre 1356 - victoire anglaise.
→ Grande Jacquerie : 1358 - révolte paysanne française - répression des révoltés français.
→ Siège de Meaux : 1358 - défaite des révoltés paysans français.

→ Bataille de Champtoceaux : 1341.
→ Siège d'Hennebont : mai-juin 1342.
→ Bataille de Morlaix : 30 septembre 1342 - victoire française.
→ Sièges de Vannes : 1342 - série quatre sièges ville de Vannes - Intervention du pape Clément VI, trêve de Malestroit, remise de la ville aux légats du pape.
→ Bataille de Cadoret: 17 juin 1345 - retraite Charles de Blois.
→ Bataille de La Roche-Derrien : 20 juin 1347 - victoire anglo-monfortiste.
→ Combat des Trente : 26 mars 1351 - victoire du parti de Blois.
→ Bataille de Mauron : 14 août 1352 - victoire anglo-monfortiste.
→ Bataille de Montmuran : 10 avril 1354 - victoire du parti de Blois.
Siège de Rennes : 3 octobre 1356 au 5 juillet 1357 - les Lancastre rançonne la ville.
→ Bataille d'Auray : 29 septembre 1364 - victoire anglo-monfortiste.

→ Bataille de Cocherel : 16 mai 1364 - victoire française.
→ Bataille de Pontvallain : 4 décembre 1370 - victoire française.
→ Bataille de La Rochelle : 22 juin 1372 - victoire franco-castillane.
→ Révolte des Tuchins : entre 1381 et 1384 - révolte des paysans français - répression des révoltés français.
→ Révolte des paysans : 1381 - révolte paysanne anglaise - répression des révoltés anglais.
→ Bataille de Roosebeke : 27 novembre 1382 - victoire française.

→ Bataille de Nájera : 3 avril 1367 - victoire anglo-castillane.
→ Bataille de Montiel : 14 mars 1369 - victoire franco-castillane.


A venir ...